Le Paradoxe Dans Notre Vie Quotidienne : Une Perspective Économique

Boubacar Amadou Cisse

En un coup d’œil, le statut socio-économique mondial semble parfaitement être équilibré. Toutefois, cela serait tout simplement superficiel, car les possibilités et les ressources varient d’un pays à l’autre. Dans les pays développés, des multitudes de systèmes et de plates-formes bien structurés sont en place pour mieux mener les activités quotidiennes. Les achats en plusieurs versements sont offerts sur tous les produits et services ; les prêts à des taux d’intérêt attractifs sont récurrents dans les annonces quotidiennes. Tout cela se fait d’un simple clic de la souris ou du doigt, grâce à la révolution numérique.  Les produits manufacturés sont la plupart du temps trouvés à des prix raisonnables, grâce à la présence de la concurrence sur les marchés.

En revanche, dans les économies en développement, il est encore nécessaire d’améliorer le secteur économique secondaire (l’industrie) et le secteur tertiaire (les services) ; les consommateurs sont facturés à des prix plus élevés car il n’y a pas assez de concurrence dans les marchés. Il y a également un manque de systèmes financiers efficaces pour améliorer les transactions quotidiennes.

En outre, il convient de souligner que la plupart des pays en développement, en particulier ceux d’Afrique subsaharienne, ont connu un boom des plateformes de financement mobile au cours de la dernière décennie ; ceux-ci ont indéniablement facilité les transactions quotidiennes et introduit de nouvelles façons d’entreprendre des activités financières. Le présent document examine les coûts des transactions, leur efficacité et leur efficience, et les compare à ceux des économies plus développées.

Le paradoxe

Il peut sembler tout à fait normal que le degré de développement économique d’un pays reflète ses progrès dans ses secteurs des services et d’industrialisation. Il y a toutefois un paradoxe en ce qui concerne la variation des coûts. Le coût de la vie et des transactions dans les pays à faible revenu sont plus élevés que dans les états à revenu élevé ; il convient de rappeler que cela est proportionnel au revenu des ménages dans ces pays – c’est-à-dire que les personnes vivant dans des environnements à faible revenu ont des revenus inférieurs à ceux des pays plus développés. Cette différence est assez importante dans certains domaines. Par exemple, les taux d’intérêt sur les prêts consentis dans les pays à faible revenu sont beaucoup plus élevés que dans les économies à revenu élevé.

En outre, les vols à destination et en provenance des états moins développés sont toujours plus chers qu’entre les pays développés, et cela n’a rien à avoir avec la distance entre ces pays. Avec un salaire minimum inférieur dans ces pays, le prix du kilowatt d’électricité est plus élevé que celui des pays plus développés ; par exemple, aux Etats-Unis ceci était de 0,1301 $US alors qu’au Sénégal, il était de 0,19 $US en 2020. Ces différences sont parfois moins évidentes, cependant, si l’on examine la différence dans le développement économique, notamment le PIB par habitant, elles ne peuvent être ignorées.

On pourrait dire que la vie semble être plus chère dans les pays pauvres et moins dans les pays riches. En d’autres termes, les personnes à faible revenu sont taxés plus sévèrement que les personnes à revenu élevé. Cela va clairement à l’encontre de la Parité de Pouvoir d’Achat (PPA) en économie et en finance.

Qu’est-ce que la Parité de Pouvoir d’Achat (PPA) ?

La parité du pouvoir d’achat est une théorie en économie basée sur la « loi d’un seul prix ». Ce dernier dit qu’en l’absence de coûts de transaction et d’obstacles au commerce pour une marchandise, le prix de cette marchandise devrait être le même partout dans le monde. Par exemple, le prix de l’iPhone devrait être le même aux États-Unis, en Inde et en Ouganda. Il met l’accent sur le fait que, avec le bon taux d’échange, les consommateurs dans chaque pays auront le même pouvoir d’achat.

Cependant, avec la pauvreté, les tarifs douaniers et d’autres contraintes économiques, ce concept reste une simple théorie, inapplicable dans le monde réel.  Alors, qu’est-ce qui se cache exactement derrière la différence de coûts élevés dans ces pays ?

Raisons de la Différence de Coût

Ils y auraient diversfacteurs influents dans le coût de la vie ; le risque est un exemple de base. En finance, le risque est défini comme une possibilité de déviation par rapport aux attentes ; toutefois, le risque est également une opportunité ; c’est l’occasion de maximiser le profit.

Dans les milieux à faible revenu, le risque de défaut de paiement des prêts est relativement élevé. Il y a une simple explication derrière cela : si le client ne fournit pas suffisamment de garantie et d’assurance pour le remboursement, il peut ne pas rembourser le prêt. Afin de limiter leur perte potentielle en cas de non-remboursement, les institutions financières décident de fixer des taux d’intérêt élevés.

De même, les compagnies aériennes facturent des prix élevés parce qu’elles sont « soi-disant » confrontées à de nombreux risques en s’aventurant dans les espaces aériens des pays moins développés. L’association internationale des compagnies aériennes aurait énuméré les espaces aériens des pays en fonction du degré de risque ; ce dernier est évalué en fonction de la stabilité économique et sociopolitique des pays. Par conséquent, bien qu’il puisse y avoir un nombre élevé de passagers sur ces lignes, les billets d’avion ne vont pas nécessairement chuter puisque l’espace aérien n’a pas une bonne note.

Dans le secteur économique secondaire, ce paradoxe est plus explicite. Les entreprises ont tendance à investir davantage dans les matières premières et dans d’autres facteurs de production dans les pays moins développés. En outre, la concurrence est généralement moins forte dans ces marchés ; par conséquent, ils ont tendance à facturer plus et à obtenir des bénéfices proportionnellement élevés. Du coup, beaucoup de produits de premières nécessités sont plus chers dans ces pays

Conclusion

Le monde évolue rapidement à l’avènement de l’évolution technologique. Il y a eu des campagnes pour améliorer la vie quotidienne des populations à travers le monde ; les pays en développement s’efforcent toujours à combler le vide laissé derrière les pays avancés. Cependant, les réalités nous disent qu’il existe un paradoxe dans les différents aspects de notre vie ; les pauvres continuent de souffrir, et encore plus tandis que les riches jouissent mieux tous les jours de la vie. Il ne s’agit pas d’accuser les riches ou de plaider au nom des pauvres. Il semble juste exister des problèmes inhérents dans les systèmes en place. Les politiques régissant les pays à faible revenu sont défectueuses ; il y aurait aussi un manque d’efficacité dans les nombreuses plateformes et structures de ces pays. Celles-ci entraîneront un manque de synergie dans ces économies et, éventuellement, une suffocation économique.